Suite à la réunion d’information du 1er septembre concernant ce projet, à laquelle ont pu assister plusieurs conseillers communaux d’Ecolo Huy, nous avons soulevé plusieurs points importants. Malheureusement, le bourgmestre ff. n’a pas souhaité donner la parole à notre cheffe de groupe Anabelle Rahhal pendant cette séance publique. En plus de ce communiqué de presse, une lettre sera dès lors adressée cette semaine, au collège communal afin que nos préoccupations soient prises en compte dans le cadre de la réalisation de l’étude des incidences sur l’environnement (EIE).
« Nous sommes particulièrement inquiets et tenons à faire entendre notre voix face à ce projet. Ce n’est pas la première fois que ce type de projets voit le jour à Huy et que les citoyens se trouvent démunis, en l’absence de vision systémique et d’approche transversale de la part des autorités communales », relève Anabelle Rahhal, pointant plusieurs demandes importantes d’Ecolo.
1. Intégrer les Tihangeois pour plus de participation citoyenne. Vu l’importance de ce projet pour le quartier, Ecolo plaide pour que les riverains soient associés à la réflexion bien au-delà du strict minimum d’information tel que prévu par la législation (qui se résume à une séance d’information publique et une enquête publique) pour prévoir par exemple la présence d’aires de jeux, la justification des placettes et des liens physiques avec le quartier existant et le parc, etc.
2. La prise en compte urgente des conséquences du dérèglement climatique. Le quartier est d’ores et déjà victime d’inondations fréquentes, avant même l’imperméabilisation du site qu’engendrera le projet. Une étude des risques en matière de ruissellement des eaux et d’aléas d’inondation est indispensable, ainsi qu’une vérification des capacités des stations d’épuration et des égouts au regard du nombre de logements envisagé.
Ensuite, la mobilité est un gros point noir à étudier, les voiries dans le quartier (Grand-Route et rue de la Motte) sont déjà chargées aux heures de pointes, avec un trafic important de poids lourds. Vu le nombre de logements prévus, il faudra une étude poussée de cette problématique, ainsi que son aggravation lors et après la mise en œuvre du projet, vu l’augmentation prévue du nombre de véhicules en circulation et en stationnement.
De plus, il est important de veiller à garder la qualité environnementale du site, en réalisant un état des lieux complet, comprenant les conséquences de l’urbanisation (cadre paysager, déboisement, biotope, vues, etc.), en listant également l’ensemble des nuisances visuelles, olfactives, acoustiques et les risques encourus en termes d’ensoleillement, ainsi que de perte de cadre de vie pour les habitants du quartier.
Enfin, les typologies et les gabarits d’habitat proposés par le projet (densité des immeubles à appartements « urbains ») doivent être en accord avec les caractéristiques du site et son environnement, donc d’autres alternatives sont nécessaires à étudier, vu l’endroit et au regard de l’existant.
3. Le développement d’un schéma de développement communal (SDC). Vu les défis sociaux, économiques et écologiques qui attendent la Ville dans les prochaines années, il devient indispensable de planifier son développement de façon cohérente et réfléchie, en sortant enfin de la logique du premier arrivé premier servi. Un tel schéma global doit être établi sur la base d’une analyse contextuellequi comporte les principaux enjeux territoriaux, les perspectives et les besoins en termes sociaux, économiques, démographiques, énergétiques, patrimoniaux, environnementaux et de mobilité ainsi que les potentialités et les contraintes du territoire. Concrètement, dans le cas du projet de la rue de la Motte, le SDC permettrait d’avoir une étude des besoins et une vision communale en termes de nombre et de typologies de logements sur le territoire de Huy, en prenant en compte l’ensemble des autres projets de logements déjà développés sur Tihange. Il est important aussi de pouvoir justifier ces besoins au regard des outils stratégiques wallons et par rapport aux besoins en termes de logement et à leur localisation.
« Pour y arriver, il faut se donner les outils, les moyens et les ressources au sein de la Ville de Huy dans le domaine du développement territorial, qui est pour le moment le grand oublié des autorités communales… C’est vraiment primordial de se doter d’un tel outil pour une gestion et une vision à long terme du développement de notre Ville ! » affirme Anabelle Rahhal.