Ce mardi matin, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, l’administrateur délégué d’Engie Electrabel, Thierry Saegeman, a présenté un plan aux plus de 2000 employés directs des centrales nucléaires de Doel et de Tihange. Selon plusieurs sources, l’exploitant annonce avoir pris « un certain nombre d’engagements forts et proposé une série de mesures pour conserver autant d’emplois que possible jusqu’en 2040 ».
Pour le député fédéral Ecolo hutois Samuel Cogolati, « la reconversion d’Engie (nous ne parlons pas de « fermeture ») doit être bien préparée non seulement au niveau industriel mais aussi sur le plan humain. C’est important que le démantèlement des centrales nucléaires se déroule de manière sûre sur le plan technique et de manière responsable sur le plan social et il est bon de constater qu’Engie Electrabel prend ses responsabilités à cet égard. En effet, le démantèlement est un chantier industriel sans précédent qui représente des milliards d’euros et plus de 15 à 20 ans de travaux. Or, les travailleurs actuels de Tihange sont les plus expérimentés et les mieux armés pour mener à bien ces travaux. »
Son homologue hutois au Parlement wallon, Rodrigue Demeuse, poursuit : « La sortie du nucléaire est aussi une opportunité pour de nouveaux emplois chez Engie Electrabel et chez ses sous-traitants. Selon la Commission européenne, les travaux de démantèlement en Europe créeront un nouveau secteur économique générant jusqu’à 400 milliards d’euros (vu que les centrales nucléaires arrivent en fin de vie aussi ailleurs en Europe). Notre pays possède une expertise incroyable dans ce domaine, et nous ne voulons pas la perdre. Nous voulons faire du démantèlement, et en outre de notre connaissance des applications nucléaires, une réussite économique. De cette façon, l’expertise acquise lors du déclassement à Tihange peut devenir un produit d’exportation en Europe. »
Les écologistes saluent le fait que le plan social présenté par la direction d’Engie ce matin aux travailleurs de Tihange s’appuie sur leur expertise et leur offre des perspectives jusqu’en 2040. Ainsi, Electrabel garantit que plus de la moitié des employés qui auront atteint l’âge de 45 ans à la fin de cette année pourront rester en service jusqu’à la fin de leur carrière.
Les écologistes continuent d’exiger le respect de l’accord national de stabilité du 11 avril 1962 signé au sein de la Commission Paritaire 326 avec les travailleurs de l’électronucléaire. Il ne peut y avoir aucun licenciement massif, et il faut une solution pour chaque employé – y compris les plus jeunes de moins de 45 ans. En particulier, nous demandons toute la clarté de la part de la direction d’Engie Electrabel sur le nombre d’employés maintenus sur le site de Tihange durant toute la phase de démantèlement, soit après 2027 jusqu’au moins 2040.
Par ailleurs, la direction d’Engie indique que tous les employés qui resteront en poste après l’arrêt de la production d’électricité des centrales nucléaires conserveront leurs conditions d’emploi antérieures pendant toute la phase de démantèlement. Electrabel prévoit également de dépenser 18 millions d’euros entre 2022 et 2027 pour la formation des employés, y compris pour leur permettre d’être déployés sur les travaux de démantèlement sûr. Ce plan social vise à maintenir l’expertise à bord et à former de jeunes employés dans les nouveaux domaines du nucléaire et des énergies renouvelables. Ces secteurs d’activités seront porteurs d’emploi dans les années à venir (par exemple, jusqu’à 6 fois plus d’emplois dans le domaine du photovoltaïque).
« Comme députés écologistes hutois, nous nous engageons à faire de l’emploi des plus de 1000 travailleurs de Tihange une priorité politique absolue tant au niveau fédéral que régional », concluent Samuel Cogolati et Rodrigue Demeuse.