Une nouvelle affaire particulièrement interpellante frappe la Ville de Huy. Nos conseillers communaux viennent de découvrir que près de 40.000 € n’avaient jamais été réclamés par la Ville dans le cadre du détachement de deux agents vers le cabinet du Ministre des Pouvoirs locaux et Bourgmestre en titre. Ainsi, alors que les conventions de mise à disposition votées par le conseil communal prévoient un remboursement de l’ensemble des coûts de ces agents, les charges patronales n’ont jamais été demandées par le collège communal, créant un trou de 37.901,66 €. C’est finalement suite à l’intervention d’Ecolo lors du conseil communal du mois de juin que le collège a décidé de réclamer cet argent. Sans cela, c’étaient près de 90.000 € d’ici la fin de la législature auxquels renonçait la Ville.
Et ce, alors que la majorité imposait, lors du même conseil communal de juin, des mesures d’une grande violence sociale à l’encontre du personnel communal et des Hutois, dans le cadre du plan de gestion, parmi lesquelles la suppression unilatérale de 3 jours de congé pour le personnel, la réduction d’un tiers du nombre d’enfants acceptés sur les plaines communales (pour gagner 12.000 €), ou la suppression de la prime pour les vélos électriques (là aussi pour gagner 10.000 €).
Les choses auraient pu s’arrêter là, en concluant à une nouvelle illustration de mauvaise gestion qui aurait coûté des dizaines de milliers d’euros aux Hutois sans la vigilance des conseillers d’opposition, mais les réponses du Bourgmestre ff. dans la presse de ce samedi laissent tout simplement sans voix. Celui-ci affirme en effet qu’il s’agit d’une pratique tout à fait habituelle qui « existe depuis toujours ».
« C’est tout simplement sidérant, puisqu’il valide cette pratique, en considérant qu’il est parfaitement normal de s’assoir ainsi sur près de 40.000 € (et potentiellement 90.000 €) et de ne pas respecter une convention signée par le conseil communal », indique Rodrigue Demeuse, conseiller communal. « Si l’on pouvait encore croire à de la mauvaise gestion avant cela, on doit donc désormais s’interroger sur le caractère volontaire de ce gaspillage d’argent public. Se moquer ainsi de l’argent public et des règles les plus élémentaires de bonne gouvernance, alors qu’on impose au même moment des mesures injustes et violentes aux Hutois les plus en difficulté, est tout simplement inacceptable ».
Si Ecolo se réjouit d’avoir pu mettre un terme à cette pratique et permis de récupérer 40.000 €, sur lesquels le collège comptait visiblement s’assoir, en évitant le gaspillage de 50.000€ supplémentaires, il espère à présent que cet argent récupéré permettra de revenir sur les mesures antisociales votées au mois de juin et de rendre leurs jours de congé au personnel tout en sauvant les plaines communales.
Des questions importantes subsistent toutefois aujourd’hui. Si le cabinet du Ministre dépend logiquement des factures qui lui sont transmises par la Ville et n’a donc a priori rien à se reprocher, contrairement à ce que tente de faire croire le Bourgmestre ff., les réponses apportées par ce dernier conduisent à s’interroger sur les pratiques en vigueur au sein du collège communal hutois. Comment le collège peut-il ainsi volontairement ne pas respecter une convention votée par le conseil communal ? Combien d’autres agents ont été concernés dans le passé par des mises à disposition vers des organes sans aucun lien avec la Ville, si ce n’est la fonction exercée par ses mandataires, et pour lesquels l’ensemble des coûts n’ont pas été réclamés ? Combien de temps cela aurait-il encore duré sans notre intervention ? Combien ces pratiques ont-elles potentiellement coûté à la Ville ?
Notre Ville mérite une gestion irréprochable face aux défis auxquels elle est confrontée. Force est de constater que nous sommes aujourd’hui loin du compte.