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Ecolo propose un Plan d’action sociale pour Huy

Pour cette nouvelle année qui commence, le groupe Ecolo veut faire de l’enjeu social une priorité absolue. 2019 sera sociale ou ne sera pas ! La transition écologique est d’ailleurs indissociable de la dimension sociale. Car oui, l’écologie est fondamentalement sociale et solidaire.

Ce 22 janvier, à l’occasion du conseil commun Ville/CPAS réclamé par Ecolo depuis plus d’un an, et alors que la majorité tarde à présenter son projet de politique communale, nos conseillers communaux et du CPAS se sont déjà mis au travail pour rédiger un véritable Plan d’action sociale pour la Ville de Huy. Nous voulons sortir des vieilles habitudes et innover, en partenariat avec l’ensemble des acteurs.

Les constats :

La pauvreté ne cesse de s’accroître à Huy et dans notre région. 

Ainsi, depuis 2014, le nombre de bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale a augmenté de 30% à Huy, culminant désormais à 873 personnes en 2018.

5,79 % de la population hutoise bénéficie aujourd’hui d’un revenu d’intégration, pour une moyenne de 3,03 % en Wallonie. La Ville de Huy se classe ainsi à la 5eplace wallonne, sur 262 communes, derrière Liège, Dison, Verviers et Seraing, et juste devant Charleroi. Elle se classe même à la 4èmeplace si l’on prend le pourcentage de femmes bénéficiaires d’un RIS (6,33 %).

La situation des jeunes est plus catastrophique que jamais, avec une explosion des chiffres, puisqu’ils sont désormais 15,43 % entre 18 et 24 ans à bénéficier d’un RIS, contre 12,13% en 2014.

La pauvreté infantile ne cesse, elle aussi, d’augmenter. Ainsi, près d’un mineur sur cinq (18,4 %) vit désormais dans une famille dans laquelle il n’y a aucun revenu du travail. Et ils sont toujours près de 12% à vivre dans une famille qui ne dispose ni de revenu du travail, ni de revenu du chômage.

20,8% de la population hutoise dépend par ailleurs du chômage, ce qui classe la Ville de Huy à une bien triste 250èmeposition sur 262 communes wallonnes. Quant aux jeunes, ils sont 42,7 % de moins de 25 ans à être au chômage, seules sept communes faisant pire que Huy à ce niveau.

Si cette situation est évidemment le résultat des politiques extrêmement dures menées depuis des années au niveau des gouvernements fédéral et régional (exclusions du chômage et des allocations d’insertion, dégressivité accrue du chômage, chasse aux chômeurs, saut d’index, économies dans les soins de santé…), les communes ne sont pas dépourvues de moyens pour lutter contre cette situation.

Le Bourgmestre, Christophe Collignon, en prenant ses fonctions en janvier 2016, avait promis de mettre en place un Plan Marshall social pour la Ville de Huy. Depuis lors, nous n’en avons vu aucune trace.

Certes, le CPAS travaille extrêmement bien, malgré les responsabilités toujours plus importantes qui pèsent sur ses épaules. Quant au Plan de Cohésion social et aux divers acteurs associatifs de la Ville, ils font un travail remarquable.

Il ne semble toutefois exister au niveau des autorités politiques de la Ville de Huy aucune stratégie globale visant à faire de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale une priorité absolue au sein de la Ville, qui regrouperait l’ensemble des acteurs autour d’une stratégie commune coordonnée.

C’est la dynamique que propose de mettre en place le groupe Ecolo via son Plan d’action sociale. 

Notre Plan d’action sociale :

La gravité de la situation nécessite que l’ensemble des forces politiques, institutionnelles et associatives se regroupe autour d’un plan d’action commun pour la Ville de Huy. Il s’agissait d’ailleurs de la première priorité d’Ecolo dans son programme de campagne.

Nous tendons dès lors aujourd’hui la main à la majorité pour qu’elle s’empare de ce véritable Plan d’action sociale, l’amplifie et le mette en œuvre, en concertation avec tous les acteurs du secteur. Certes, il n’y a aucune solution miracle. Ce plan n’est pas non plus exhaustif. Mais l’ambition est de proposer un cap à suivre pour enfin prendre à bras le corps le problème de la pauvreté à Huy.

Notre Plan d’action sociale s’articule autour de 10 grandes priorités que la Ville peut mettre en oeuvre :

1. Un CPAS encore plus fort, émancipateur, vert et durable

La dotation communaleau CPAS doit être optimale et ne pas constituer une variable d’ajustement budgétaire. La Ville doit faire les efforts nécessaires à ce niveau, tout en œuvrant auprès des pouvoirs subsidiants pour qu’ils augmentent la part de RIS prise en charge (fédéral) et que soit créée une dotation complémentaire au Fonds spécial de l’aide sociale calculée sur base de l’évolution du nombre de RIS (Région).

Ecolo souhaite par ailleurs que les travailleurs du CPAS soient tous associés à l’élaboration du futur programme stratégique social, de façon à ce qu’ils se sentent mobilisés autour d’un projet commun. 

Cette dynamique permettrait également de faire émerger des initiatives créatives et originales, compte-tenu des moyens limités à disposition. Parmi ces actions, des projets solidaires, verts et bons pour la santé, pourraient être lancés, comme :

  • l’utilisation de l’espace derrière le CPAS pour y cultiver des légumes avec les bénéficiaires, sur base volontaire, pouvant être utilisés dans les repas de la crèche et du CPAS, par exemple ;
  • le développement d’une collaboration avec la nouvelle ceinture alimen’terre hutoise ;
  • la création d’un frigo solidaire et d’une épicerie sociale ;
  • l’extension de la distribution de vivres à l’ensemble de la commune ;
  • la création d’une plate-forme de mise en commun et d’échanges de biens et de services ;

Tout en maintenant l’autonomie de gestion du CPAS, nous voulons encore accentuer les synergies entre le CPAS et les services « de support » de la Ville (recherche de subsides, marchés publics, etc.) ainsi que les acteurs associatifs externes.

2. Une « Plateforme sociale hutoise » regroupant l’ensemble des acteurs

De nombreux acteurs associatifs réalisent un travail extrêmement important sur le territoire de la Ville de Huy. Toutefois, ils ne se connaissent pas toujours. Plus de projets pourraient donc être développés en commun s’ils étaient amenés à se réunir de façon plus systématique.

Nous proposons dès lors la création d’une « Plateforme sociale hutoise »qui regrouperait l’ensemble des acteurs jouant un rôle dans la lutte contre la pauvreté et l’émancipation sociale à Huy, et ce dans un rapport égalitaire. Outre le CPAS, nous pensons, entre autres, au Plan de cohésion sociale et au service prévention, à la maison médicale, au planning familial, au Centre culturel, à Dora Dorès, au SEF, au SES, à Saint-Vincent de Paul, à l’agence immobilière sociale, etc.

Cette concertation passe aussi, et avant tout, par l’établissement d’un cadastre des aides et services offertes sur le territoire de la Ville et la désignation d’un interlocuteur « associatif » au sein de l’administration communale.

Une brochurereprenant l’ensemble des services à caractère social proposés à Huy pourrait également être réalisée.

3. Un « engagement logement »

Le logement constitue l’un des facteurs les plus déterminants dans la lutte contre la pauvreté. Il y a pourtant énormément de travail à faire à Huy pour améliorer la qualité et l’accessibilité des logements. Moins de 5% des logements hutois sont publics, alors que la Région wallonne demande un taux de 10%. Plus de 600 logements sont par ailleurs insalubres ou inoccupés, rien que dans le centre-ville.

Nous voulons dès lors que la Ville de Huy se lance dans un véritable « engagement logement ». Il s’agit de développer davantage le partenariat entre la Ville, le CPAS et l’Agence immobilière sociale du Pays de Huy afin de convaincre les propriétaires de mettre leurs biens en location via l’AISqui leur assure un revenu régulier tout en permettant des loyers modérés pour les citoyens en difficulté.

Il est également possible de convaincre plus systématiquement les promoteurs à mettre un cinquième des logements nouvellement créés en location via l’AIS, comme cela se fait à Namur, par exemple, et comme le Conseil communal de Huy s’y est engagé. Le développement du logement public doit ainsi constituer une priorité lors de l’analyse de tout nouveau projet immobilier envisagé sur le territoire de la Ville.

Une démarche identique doit être réalisée avec les propriétaires de logements inoccupésafin de les encourager à rénover leurs logements et à les mettre en location via l’AIS. A cet égard, une véritable « task-force communale » d’action contre les logements vides doit être mise en place en vue de multiplier les actions fortes (cadastre des logements vides, contacts avec les propriétaires, pénalités fiscale, taxes, amendes sur les logements laissés volontairement vides, actions de saisie et de remise sur le marché…). Il convient également de multiplier les initiatives de prise en gestion publiquedes logements inoccupés afin de mettre la pression sur les propriétaires défaillants.

Nous souhaitons par ailleurs entamer une réflexion au sein du CPAS pour que soit plus systématiquement accessible le deuxième mois de loyer de caution pour les bénéficiaires qui en font la demande afin de faciliter l’accès au logement.

Ecolo veut également accorder une attention particulière à ceux qui n’ont pas de logement. Il est ainsi essentiel d’accroître les espaces d’accueil pour les sans-abrisvia la mise à disposition de casiers, la création d’un abri de nuitet de maisons d’accueilen collaboration avec les communes voisines après réalisation d’un état des lieux de la situation, le création de logements d’urgenceou encore la réquisition d’immeubles inoccupés.

Ecolo prône en outre la création de logements d’urgencepermettant d’accueillir les personnes, et notamment les familles, en situation de détresse suite à un évènement dramatique imprévu (incendie, expulsion, arrêté d’inhabitabilité…).

Nous voulons par ailleurs encourager les propriétaires à rénover leurs logements et à en améliorer l’efficacité énergétiqueen leur permettant d’accéder aux aides et primes en matière d’économie d’énergie, tout en majorant la prime régionale de manière conséquente, en lien avec les revenus. L’efficacité de cette mesure passe par la mobilisation des écopasseurs et, surtout, l’engagement d’un ou plusieurs conseillers en énergie.

Il est également essentiel de lutter contre les loyers excessifset les marchands de sommeil en mettant en œuvre une médiation systématique entre le propriétaire et le locataire dès qu’un loyer trop élevé est repéré, dans le cadre de l’octroi d’un permis de location par exemple.

La Ville doit enfin soutenir les nouvelles formes de logement, telles que l’habitat léger et la mise en place de logements Kangourou intergénérationnels, en veillant à ne pas pénaliser les occupants par l’octroi d’un RIS de cohabitant au lieu d’isolé.

4. Un soutien efficace à l’emploi

Même si de plus en plus de travailleurs éprouvent d’importantes difficultés financières, l’emploi reste un facteur important pour sortir de la pauvreté. Les leviers permettant de créer de l’emploi sont bien évidemment avant tout dans les mains des autres niveaux de pouvoirs, mais les communes peuvent mettre en place des initiatives réelles pour en favoriser l’accès.

Ainsi, nous proposons la mise en place d’un Territoire « Zéro chômeur de longue durée ». Cette initiative suppose l’identification, d’une part, des ressources et savoirs faires parmi les chômeurs de longue durée et, d’autre part, des besoins non satisfaits sur le territoire et présentés comme utiles par les acteurs locaux. Une fois les ressources humaines et les emplois attendus identifiés, une ou plusieurs entreprises à finalité sociale sont mises en place pour opérer la connexion entre les deux. Elles se chargent de recruter les demandeurs d’emploi et de prospecter de manière permanente pour continuer de développer l’activité sur le territoire et garantir une offre d’emplois à proportion des besoins de la population. Elles sont financées à la fois par les revenus des activités produites et par les économies générées via la réactivation des chômeurs. L’idéal serait également de compléter ce financement par des moyens octroyés par le Fédéral et la Région.

Il est par ailleurs essentiel de poursuivre le développement des « articles 60 », en tentant de mettre en place une prise en charge progressive du salaire par l’employeur, de façon à décharger le CPAS. Une attention particulière doit être accordée à cet égard aux perspectives d’embauche à l’issue de la période d’engagement sous le statut d’article 60.

Ecolo prône également la mise en œuvre d’une initiative de type « Duo for a job », comme cela se fait à Liège par exemple, visant à mettre en lien une personne retraitée et un demandeur d’emploi de façon à créer une relation de coaching permettant au second de retrouver le chemin de l’emploi.

De façon plus générale, la Ville de Huy doit travailler à la redynamisation économiquede sa région afin d’encourager la création d’emplois durables et de qualité. Pour cela, le développement du tourisme, du commerce et le maintien de l’emploi public sont des pistes essentielles. La Ville doit également travailler en étroite collaboration avec les réseaux d’entrepriseset soutenir le développement du coworking. Le soutien aux circuits courtsest en outre essentiel, notamment via la mise en place de repas scolaires locaux et bios et la création d’un distributeur unique de produits locaux (par exemple, sous la forme d’une coopérative à finalité sociale). La transition énergétiqueest un autre défi à relever, en développant des coopératives énergétiques permettant à la fois aux Hutois de payer moins cher leur énergie et de créer de l’emploi dans un secteur non délocalisable.

5. Un soutien à l’émancipation des jeunes

La précarité des jeunes ne cesse d’augmenter. Près d’un jeune sur deux est ainsi au chômage à Huy. Une attention particulière doit donc être accordée par la Ville et ses institutions à leur émancipation et leur épanouissement. Il faut notamment leur donner les moyens de trouver facilement un emploi et un logement décents.

Pour cela, nous voulons lutter par tous les moyens contre le chômage des jeunes, notamment par l’organisation de formations spécifiques, d’ateliers de rédaction de curriculum vitae, de cours de permis de conduire, de stages voire d’embauche dans les organismes publics, par la création d’un « pass premier emploi » valorisant les compétences et les expériences des jeunes,  etc. 

Nous voulons également organiser des cours théoriques de permis de conduirepour les jeunes et octroyer des primes pour faciliter l’accès aux cours pratiques, voire d’engager des bénévoles pour assurer des cours pratiques et théoriques aux jeunes en difficulté socio-économique.

Nous proposons également de mettre à disposition des étudiants une salle de blocusdurant les périodes d’examens, avec accès au wifi et organisation d’activités favorisant l’étude (coaching méthodologique, ateliers de détente, etc.).

Nous voulons par ailleurs remettre à disposition des jeunes des machines à lessiver publiques et démocratiques afin de gérer leur hygiène en toute autonomie et ce, malgré d’éventuelles difficultés socio-économiques (éventuellement en collaboration avec les écoles).

6. L’émancipation par la culture

Pour Ecolo, il est essentiel que chacun, quels que soient ses revenus, ait accès à la culture. C’est un droit fondamental, vecteur de développement, de bien-être et d’émancipation. Le Centre culturel et l’ensemble des acteurs culturels actifs sur le territoire de la Ville doivent donc être associés au Plan d’action sociale.

Outre le renforcement de l’attractivité du système des tickets « article 27 », permettant un accès à la culture à prix très réduits, nous voulons continuer à développer toutes les initiatives favorisant l’accès à la culture pour tous. Cela peut notamment prendre la forme d’un package-culture comprenant des abonnements aux musées communaux ou des entrées gratuites pour les événements culturels sur le territoire communal, mais aussi, pour élargir l’horizon, dans des communes limitrophes.

Nous voulons également offrir un « Pass culture » à destination de tous les jeuneslors de leur 16èmeanniversaire contenant des places de cinéma et de théâtre, mais aussi permettant de participer gratuitement à des ateliers ou des activités de l’atelier rock et de l’académie des beaux-arts, entre autres.

7. Un soutien permanent à nos aînés

Nos aînés sont nombreux à être victimes de la pauvreté et de l’isolement. Des initiatives existent pour leur venir en aide mais sont largement insuffisantes. C’est notamment le cas du plan canicule qui se contente du strict minimum en termes de soutien, à savoir un appel téléphonique par jour en cas de période caniculaire de plusieurs jours consécutifs, sur inscription volontaire. Il s’agit d’un soutien bien trop faible auquel très peu de personnes âgées souscrivent (moins de 50 sur toute la Ville).

Ecolo propose donc la mise en place d’un système d’« anges gardiens »composé de bénévoles qui ont un peu de temps à consacrer aux aînés et sont prêts à leur rendre service en leur rendant visite, en les aidant dans leurs trajets ou leurs courses, en tondant leur pelouse, en leur apportant un repas ou un peu d’eau en cas de fortes chaleurs, etc.

Nous voulons également mettre en place un système d’échange de services entre aînés et plus jeunesde façon à leur faciliter la vie tout en créant du lien social entre les générations (par exemple, via l’aide aux devoirs en échange de petits services de jardinage).

Il est également essentiel de répertorier et soutenir les associationsactives dans la création de services aux personnes âgées ou isolées qui permettent de préserver ou sécuriser leur cadre de vie tout en leur laissant un maximum d’autonomie sans quitter leur habitation.

Une autre volonté d’Ecolo est également de favoriser les logements intergénérationnelsde type Kangourou et les initiatives d’habitats groupés, notamment en assouplissant les règles urbanistiques lorsque c’est possible et en sensibilisant les services à cet enjeu.

Nous voulons aussi mettre en place un « service senior » au sein de l’administration communale, avec une personne de référence formée et facilement contactable, qui servira de porte d’entrée pour toutes les demandes relatives aux ainé-e-s (services offerts par le CPAS, distribution de repas, informations relatives aux pensions, activités culturelles et d’éducation permanente, etc.).

Ecolo rappelle enfin sa volonté de soutenir les politiques publiques de développement et d’investissement dans le secteur des maisons de repos et des résidences-servicespar le biais du CHRH, en continuant notamment à veiller au maximum à la qualité des repas fournis aux seniors en privilégiant les produits locaux et de saison.

8. Une attention spécifique aux aidants proches

Les aidants proches sont toutes ces personnes qui apportent des soins et du soutien à leurs proches se trouvant dans une situation de dépendance liée à une maladie chronique, à des troubles psychologiques ou psychiatriques, à un handicap ou à la fin de vie. Près de 10% de la population est ou est susceptibles d’être aidant proche.

Ce public ignore très souvent qu’il se trouve en réalité dans cette situation et les aidants proches s’épuisent bien souvent, non seulement dans l’aide qu’ils apportent à leur proche, mais aussi dans la recherche de services d’aide existants et dans les démarches complexes à accomplir pour en bénéficier.

Le groupe Ecolo souhaite que l’accompagnement de ces personnes devienne une priorité à Huy, via notamment, la mise en place d’un service d’assistance de viechargé de de détecter, informer, orienter (vers les services ad hoc) et soutenir les aidants procheset d’aller ensuite vers ce public de manière proactive pour les écouter et construire avec eux l’accompagnement psycho-social répondant au mieux à leurs besoins.

Ecolo déposera une motion en ce senslors du conseil communal conjoint Ville/CPAS de ce mardi 22 janvier.

Par ailleurs, Ecolo sera attentif, via ses administrateurs au sein du CHRH, à ce que la prise en compte de la situation de l’aidant proche soit également intégrée dans le parcours de soins des patients de l’hôpital et des maisons de repos.

9. L’interculturalité comme vecteur d’intégration

Parmi les publics précarisés, les personnes d’origine étrangère sont particulièrement sensibles. Ecolo veut donc relever le défi de la diversité culturelle en mettant enfin réellement en œuvre la motion « Huy, Commune hospitalière », notamment par la relance de la plateforme « Huy Espace Migrants »rassemblant des citoyens et les opérateurs actifs dans les questions relatives aux migrants.

Nous voulons aussi renforcer et développer les cours de langues officielles, pour une intégration dans les meilleures conditions, tout en accueillant correctement les primo-arrivants et les demandeurs et d’asile, via notamment la création d’un kit d’accueilreprenant d’une part, les informations relatives à la vie hutoise qu’il s’agisse du fonctionnement de l’administration, des transports en commun, des activités scolaires et parascolaires, de la gestion des déchets, etc.; et reprenant d’autre part, de façon non-stigmatisante nos valeurs de vivre-ensemble ainsi que les droits, les libertés et les obligations qui fondent notre contrat social.

Enfin, il est essentiel d’accentuer le soutienau travail exceptionnel qu’effectue au quotidien l’ASBL Dora Dorès, notamment en réalisant les rénovations nécessaires du bâtiment qu’elle occupe afin de lui permettre d’obtenir des subsides plus importants et d’élargir ainsi plus encore son champ d’actions.

10. Une mobilité apaisée et efficace

Les importants problèmes de mobilité que connaît la Ville de Huy constituent également un frein important à l’inclusion sociale, notamment à la recherche d’un emploi. Les améliorations nécessaires en la matière sont très nombreuses, mais quatre mesures nous semblent essentiels en termes de lutte contre la pauvreté et l’isolement : la mise en place d’un taxi social, la création d’un système de voitures partagées, l’instauration d’une « centrale des moins mobiles », et l’amélioration des transports en commun.

Nous voulons ainsi créer un taxi socialpermettant de circuler facilement à moindres coûts, notamment pour permettre aux personnes des villages ou des quartiers plus éloignés de se déplacer vers le marché, les commerces, les administrations, l’hôpital, les centres médicaux, une permanence au « service senior », etc. Les chèques taxis existant actuellement sont en effet largement insuffisants pour répondre aux besoins de la population.

Ecolo propose également depuis longtemps la mise en place d’un système de voitures partagéesà Huy, permettant aux gens de se passer d’une voiture individuelle dont les coûts sont bien souvent exorbitants. Il s’agirait d’une véritable économie tant pour le portefeuille des citoyens que pour les émissions de CO2.

Nous proposons aussi de mettre en place, avec l’appui du CPAS, une « centrale des moins mobiles »dont le but est d’offrir des possibilités de transport aux personnes ayant des difficultés de déplacement grâce à des chauffeurs volontaires qui assurent les trajets.

Enfin, Ecolo veut tout mettre en œuvre pour améliorer le service des transports en commun, notamment en optimisantle Cit’Huy busen termes de fréquence, de signalisation, de publicité et de parcours qui devrait au moins être étendu depuis la maison médicale Cap Santé jusqu’à Ben-Ahin.