Alors que l’enquête publique concernant l’avenir du site Thiry vient de se terminer, l’avenir du patrimoine industriel reste très incertain. Et les déclarations récentes des autorités communales, ne donnant aucune garantie quant à la conservation future des façades des usines, inquiètent fortement Ecolo.
« Nous voulons des garanties contre la démolition des façades Ouest et Sud des anciennes usines longeant le Hoyoux », affirme Anabelle Rahhal, cheffe de groupe. « Si la réaffectation et la dépollution de cet ancien site industriel est indispensable, elle doit se faire dans le respect de ce patrimoine symbolique important ! ».
Pour Ecolo, le scénario du maintien et de la réhabilitation du bâtiment Thiry est prioritaire pour plusieurs raisons : pour ses valeurs architecturales (c’est un vestige exceptionnel de l’architecture industrielle britannique importée chez nous à partir de 1850), iconographiques (ces façades sont représentées dans plusieurs oeuvres de Delvaux et de Genot) mais surtout historiques (les ateliers de la famille Thiry ont occupé une place prépondérante dans l’histoire industrielle de la Ville de Huy). Ce patrimoine représente un passé économique encore bien présent pour les anciens travailleurs, notamment dans la communauté italienne. Il doit absolument être conservé.
« Nous ne sommes pas contre la modification de la structure et la volumétrie du bâtiment suivant les besoins du projet architectural, mais le caractère symbolique et la qualité architecturale des façades longeant le Hoyoux doit être préservé. Ce patrimoine industriel est un atout pour notre Ville qui peut faire toute la différence dans le futur projet d’aménagement de cette friche, comme on n’en verra nulle part ailleurs. », ajoute Anabelle Rahhal.
Ecolo est bien conscient de l’ampleur de la pollution du sol et des opérations d’assainissement qui seront nécessaires pour réhabiliter cette friche, notamment à l’endroit des anciennes usines. Toutefois, l’étude technique réalisée dans le cadre du projet d’urbanisation du site précisait que des techniques d’assainissement étaient bel et bien envisageables sur le site, sans devoir abattre les façades. C’est le cas de l’oxydation chimique, du confinement, de la stabilisation physico-chimique ou encore de la phytoextraction.
Ecolo exige dès lors du Collège hutois qu’il protège les façades Ouest et Sud existantes dans le cadre du futur projet d’assainissement, ce qui implique la recherche de solutions techniques innovantes, que ce soit en matière d’assainissement et de maintien/stabilité des façades. Il s’agit non seulement de défendre et de valoriser le patrimoine industriel hutois, tout en relevant un défi technique au bénéfice de l’attractivité de la Ville. C’est aussi une opportunité unique de se différencier touristiquement par la préservation de ce patrimoine exceptionnel !