Nous venons d’apprendre avec sidération la décision du collège communal de fermer l’Académie des Beaux-Arts de Huy. En cause ? L’état de vétusté du bâtiment dans lequel la Ville n’a pas fait les investissements nécessaires alors qu’elle en a pourtant l’obligation. 280 élèves se retrouvent donc privés de leurs cours de peinture, de céramique, de dessin… C’est une perte terrible pour la Ville de Huy que l’on ne peut se résigner à accepter !
Ce lundi, le collège communal aurait donc acté la fermeture de l’Aca, cette institution hutoise qui propose une formation artistique à 280 personnes dès 6 ans et sans limite d’âge. Depuis 1984, ils sont hébergés dans le bâtiment de la rue de l’Harmonie, en vertu d’une convention par laquelle la Ville s’est engagée non seulement à le mettre à disposition mais aussi à l’entretenir. Or, depuis lors, pratiquement aucun investissement n’a été réalisé et il s’est fortement délabré, ce qui rendait la pratique des activités de l’Aca de plus en plus difficile.
« Ce n’est pourtant pas faute d’avoir interpellé à plusieurs reprises le Collège communal à ce propos », relève Rodrigue Demeuse, conseiller communal. « Mais au lieu d’en faire une priorité et de réaliser les investissements nécessaires, le collège a laissé le bâtiment dans un état de plus en plus intenable pour en arriver à la situation actuelle. Lors du dernier conseil communal, la majorité a décidé d’investir encore 19 millions d’euros, mais on ne trouve pas un euro pour l’Aca. Pour une Ville qui prétend défendre l’enseignement et la culture, force est de constater que, manifestement, la défense de l’éducation culturelle accessible à tous n’est pas une priorité ».
L’apport culturel et éducatif de l’Académie sur le territoire hutois est pourtant fondamental. La décision de fermer l’antenne hutoise constitue un profond manque de reconnaissance de l’ensemble du travail extraordinaire réalisé au quotidien par les professeurs, enfants, jeunes et adultes qui font vivre l’art à Huy. Ils vont désormais devoir se rendre à Ciney ou Namur pour suivre les cours et pratiquer leur passion qui rapprochait tant de jeunes et moins jeunes de tous les horizons.
« Outre l’absence des investissements nécessaires dans le bâtiment depuis des années, c’est un véritable abandon des élèves et de leurs professeurs auquel on assiste », ajoute Anabelle Rahhal, cheffe de groupe. « On ne peut s’y résigner ! Des alternatives doivent être proposées, dont l’accueil temporaire au Musée par exemple, ou bien dans une partie du bâtiment en sécurisant la partie la plus insalubre du 2è étage, le temps de réaliser d’urgence les investissements nécessaires dans le bâtiment ou de trouver une alternative définitive ».Bien déterminé à trouver des solutions, le groupe Ecolo interpellera le collège à ce sujet lors du prochain conseil communal de ce lundi 4 juillet.