Réduction drastique du nombre d’enfants accueillis dans les plaines communales, augmentation de taxes jusqu’à 200%, suppression de jours de congés pour le personnel communal, suppression de la ligne de bus communale… Derrière la présentation enjolivée que l’on a pu lire dans la presse, le nouveau Plan de gestion qui sera débattu ce lundi au conseil communal constitue un véritable Plan d’austérité pour la Ville de Huy !
S’il contient des mesures positives et nécessaires, réclamées depuis des années par Ecolo, comme la mise en place d’une taxe sur le stockage des déchets nucléaires (qui rapportera annuellement plus de 4,5 millions d’euros), la mutualisation des services de nettoyage, la cité administrative ou encore des synergies renforcées avec le CPAS et la zone de police, il additionne surtout les mesures violentes à l’égard des Hutois et du personnel communal.
L’excuse de la sortie du nucléaire ne peut pas tout justifier. L’enjeu est important, mais il est connu depuis la construction des centrales et fixé dans la loi depuis 20 ans. La Ville est d’ailleurs déjà sous plan de gestion depuis le début des années 2000, malgré la manne nucléaire. Ce que l’on paie aujourd’hui, ce sont les conséquences de 30 années de mauvaise gestion et d’impréparation.
C’est d’autant plus incompréhensible que les mesures les plus violentes sur le plan social ne rapportent pratiquement pas un euro aux caisses communales. C’est le cas de la réduction dès cet été d’un tiers du nombre d’enfants admis dans les plaines communales, et de l’augmentation de 33% du prix de ces dernières. 150 enfants, pour qui ce sont parfois les seules vacances, vont ainsi se voir privés d’accès aux plaines, alors qu’elles étaient déjà saturées. Tout ça pour économiser 12.000 € par an, sur un budget de 45 millions… Pour Ecolo, cette décision, qui s’attaque aux moins favorisés, est tout simplement inacceptable !
Le même raisonnement vaut pour la suppression de la prime pour les vélos électriques, pour une économie de 10.000 €, alors qu’il est plus nécessaire que jamais d’encourager les Hutois à recourir à ce moyen de transport. La suppression de la ligne de bus communale, manifestement sans aucune concertation avec le TEC pour trouver une alternative, est une autre mesure qui touchera durement dans leur quotidien de nombreux Hutois, alors que la Ville est toujours aussi embouteillée.
Une série de taxes communales explosent également, contrairement à ce qu’affirme le collège. Ainsi, la taxe sur les inhumations passe de 265 € à 420 €, celle sur l’absence d’emplacement de parcage de 4000 € à 6000 € (alors qu’elle était encore à 2900 € il y a deux ans) et la taxe sur les parcelles non-bâties augmente elle aussi de 200 %.
Enfin, le personnel communal n’est pas épargné puisque, parmi de nombreuses mesures difficiles, l’une d’entre elles vise carrément à lui supprimer 3 jours de congé dès 2023. Supprimer ainsi unilatéralement et sans aucune concertation un acquis social est tout à fait inadmissible ! On ne distingue d’ailleurs pas en quoi supprimer 3 jours de congé va permettre de générer la moindre économie, dès lors que cela va surtout démotiver le personnel et augmenter l’absentéisme. D’autant que, dans le même temps, la balise de 20 % des remplacements de départs à la retraite passe à la trappe.
Des alternatives étaient pourtant possibles : un développement renforcé de la supracommunalité, une réelle fusion des zones de police et des commissariats, une gestion du personnel basée sur la confiance et une meilleure prise en compte de la pyramide des âges au sein de l’administration communale, ou encore un véritable plan d’économies d’énergie. Tous ces éléments qui sont malheureusement trop peu présents dans ce plan de gestion. Ecolo se mobilisera en tout cas pour les intégrer et faire reculer la majorité sur les mesures antisociales du Plan actuel.