Un programme stratégique transversal trop peu ambitieux
Le Conseil communal a pris acte du programme stratégique transversal (PST) censé opérationnaliser les grandes orientations politiques données par la majorité. Si nos conseillers se sont réjouis de la prise en compte de la transition nucléaire comme première priorité, ainsi que des projets intéressants visant l’enseignement ou la création d’une future cité administrative, ils ont en revanche regretté l’absence de projets concrets dans certains domaines pourtant essentiels pour l’avenir de notre Ville et le quotidien des Hutois. Il n’y a ainsi pas la moindre fiche action en matière de mobilité ou d’alimentation durable. En termes de climat, la seule mesure proposée concerne l’isolation des bâtiments communaux via l’engagement d’un conseiller énergie. C’est bien insuffisant pour mettre en œuvre le plan climat voté il y a plus d’un an. Même constat en termes de mise en valeur du patrimoine, de redynamisation commerciale et de participation citoyenne. Espérons que ce manque d’ambition puisse être rapidement corrigé. Nos conseillers travailleront en tout cas pour proposer leurs idées tout au long de la législature.
Stationnement dans le quartier de la gare
Le Collège a décidé d’instaurer des cartes riverains dans le quartier de la gare, comme le suggérait Ecolo au mois de février dernier. Cependant nos conseillers ont interpellé le Collège sur le prix de la carte, estimant que le système aurait pu être gratuit pour les riverains, dès lors qu’il n’y a aucune garantie de trouver une place dans leur quartier. Ecolo a donc proposé de leur réserver un minimum de places. Cette demande a malheureusement été rejetée par la majorité qui estime que c’est compliqué à mettre en place en se basant sur ce qui se fait déjà dans d’autres villes pour fixer le prix de cette carte. Nos conseillers ont également évoqué la question de la destination des fonds récoltés, en demandant par ailleurs que le nombre de carte ne soit pas limité à deux places par bureau pour les professionnels. Pour Ecolo, la mise en place de ce système doit absolument être accompagnée d’une négociation avec la SNCB pour diminuer le prix du parking pour les navetteurs afin de ne pas les décourager à utiliser la gare de Huy. Nos conseillers ont ainsi rappelé leur opposition au caractère payant du parking de la gare et soulevé le risque de voir les navetteurs se déplacer vers la gare de Statte où le parking est gratuit. Cela pourrait pousser la SNCB à rendre ce parking payant également, ce à quoi il faudra absolument s’opposer.
Taxe sur la force motrice
Nos conseillers se sont abstenus sur le vote de la taxe sur la force motrice. En effet, si cette taxe rapporte de gros montants dans les caisses de la Ville, c’est en très large partie grâce à la centrale nucléaire de Tihange. En revanche, cette taxe frappe un certain nombre de PME qui se retrouvent dès lors privées de fonds qu’elles pourraient investir ailleurs. Ecolo a donc proposé d’exonérer les premiers Mw/h/an de façon à soulager les PME qui se trouvent sur le territoire de la Ville. Cette proposition a malheureusement été refusée.
Quel avenir pour le site de la centrale nucléaire de Tihange ?
Ecolo est également revenu, par la voix de Rodrigue Demeuse, sur l’enjeu essentiel que constitue pour la Ville la transition nucléaire à opérer dans les toutes prochaines années. Il n’y a en effet plus de temps à perdre. Il nous reste 5 ans. C’est un travail essentiel qui doit donc avancer au plus vite et inclure un maximum d’acteurs. Une task-force a ainsi été mise en place pour réfléchir à l’avenir du site et au redéploiement économique de la Ville. Nos conseillers ont notamment rappelé leur disponibilité pour travailler avec la majorité sur ce sujet. Ils ont également suggéré de s’inspirer des expériences étrangères de gestion de l’après nucléaire, notamment en Allemagne et en France. Ces deux propositions ont été acceptées par la majorité, ce dont nos conseillers se sont réjouis.
L’urgence climatique rejetée
La Belgique vient de vivre l’été le plus chaud de son histoire. Selon le dernier rapport des experts du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le réchauffement climatique s’annonce plus prononcé que prévu. Pourtant, la majorité hutoise a rejeté la proposition d’Ecolo de déclarer l’urgence climatique à Huy. C’est une occasion manquée et un triste signal pour tous les citoyens, associations, jeunes et moins jeunes mobilisés pour le climat. « Il faut arrêter de se rejeter la responsabilité entre niveaux de pouvoir. Nous devons tous endosser la responsabilité de protéger la planète pour les générations futures. La commune peut et doit agir aujourd’hui contre les émissions de gaz à effet de serre, développer les énergies renouvelables, et isoler ses bâtiments. La maison brûle, et il est urgent de passer à l’action », a déploré Samuel Cogolati.
Un Openado bientôt à Huy ?
Openado est un service de proximité de la Province de Liège aujourd’hui proposé dans 12 communes de la province à travers autant d’antennes qui s’y sont implantées. La conseillère Christelle Stadler a rappelé que la Ville de Huy, qui accueille près de 10 000 étudiants quotidiennement, aurait bien besoin d’une antenne Openado afin de compléter l’offre d’aide à la jeunesse et aux familles. En effet, Huy fait partie des communes de Wallonie qui comptent le plus de revenus d’intégration, ce qui ajoute encore un argument à la nécessité d’y implanter une antenne. En mai 2015, une réunion de l’ensemble des acteurs locaux de la Ville de Huy a eu lieu. De vrais besoin ont alors été identifiés e.a. en matière de médiation familiale et d’accompagnement psychologique temporaire. Un projet concerté en a émergé et a été validé à l’unanimité. En novembre dernier, une nouvelle rencontre a eu lieu avec l’échevin de la jeunesse. L’obstacle majeur à l’implantation de l’antenne serait pour l’instant un problème matériel de non disponibilité d’un local adapté. Ecolo s’est engagé à assurer le suivi de l’évolution de ce dossier.
Suppression de la prime pour les langes lavables
Géraldine Delfosse est revenue sur la décision du Collège communal de supprimer cette année la prime pour les langes lavables. Elle a regretté l’abandon de cette prime de 100 € introduite en 2011. Le Collège a justifié sa position par la très faible demande de la part des citoyens. Il s’agit toutefois d’un système qui aurait pu être encouragé plutôt qu’abandonné sans avoir tenté d’en faire la moindre publicité supplémentaire. Or, le poids des langes jetables pour un bébé est très élevé. L’économie due à l’utilisation des langes lavables est évaluée à +-1000 €. D’où l’utilité de valoriser cette pratique responsable auprès de tous et, en tant que commune, de participer à l’invitation au changement en relançant cette prime.