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Téléphérique : un amateurisme qui va coûter des millions en plus aux Hutois

11 ans et demi après la mise à l’arrêt forcée du téléphérique suite au tragique accident d’hélicoptère, la fin des travaux de réhabilitation est enfin prévue pour le mois de janvier 2024. Initialement annoncée pour l’été 2021, puis pour fin octobre 2023, il s’agit d’une nouvelle attendue des Hutois.es et dont Huy en Commun se réjouit. Mais à quelques semaines de sa remise en service, on apprend que l’exploitation du téléphérique sera finalement assurée par la Ville elle-même, à défaut d’avoir trouvé un exploitant intéressé. Jusqu’au mois dernier, le collège communal considérait pourtant cette option comme la pire solution en raison de son coût exorbitant. Cet amateurisme va coûter des centaines de milliers d’euros supplémentaires chaque année aux Hutois.es en plus des 15 millions déjà déboursés.

« Non seulement les Hutois ont dû payer les travaux du téléphérique, mais ils vont en plus devoir payer pour sa gestion ! Et cerise sur le gâteau ? Ils devront encore payer leur parcours s’ils veulent l’utiliser », lance Rodrigue Demeuse, conseiller communal. « C’est ahurissant !  Le collège communal a fait preuve d’un amateurisme sidérant dans la gestion politique de ce dossier. Certains ont voulu faire un cadeau électoral à 15 millions d’euros avec l’argent des Hutois, mais sans jamais s’interroger sur la gestion future du téléphérique. Résultat : le cadeau est empoisonné et c’est la Ville qui doit, en dernière minute, reprendre la gestion à ses frais et à ses risques. Et ce sont les Hutois les victimes de cette absence d’anticipation puisqu’ils vont devoir dépenser des millions d’euros supplémentaires dans les prochaines années ».

En effet, la reprise de la gestion par la Ville implique de très nombreux frais liés à l’engagement d’agents communaux, à leur formation, à l’entretien, aux assurances, aux frais d’énergie, à la mise en conformité, etc. Tout cela se chiffrera à plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année, sans compter le risque commercial et la maintenance qu’elle devra assumer.

« On se réjouissait du retour du téléphérique, mais là, ça risque bien de devenir un gouffre financier pour la Ville », ajoute Rodrigue Demeuse. « Alors que d’autres communes comme Namur ont réfléchi à l’exploitation de leur téléphérique dès le départ, on a attendu la dernière minute à Huy. Et ce sont les Hutois qui trinquent de cette mauvaise gestion, alors qu’ils ont déjà largement payé le téléphérique en déboursant 15 millions d’euros, soit 700 € par habitant ».

Cela fait pourtant près de 10 ans que les élu.e.s de Huy en Commun demandent que la majorité réfléchisse à l’exploitation de l’outil. Comme trop souvent malheureusement, elle a préféré en faire un outil de propagande électorale, au détriment des Hutois.es, sans mener la moindre réflexion de fond qui aurait permis d’éviter cette situation.

Huy en Commun exige désormais que cette exploitation publique soit au moins l’occasion de faire du téléphérique un véritable outil de mobilité au service des Hutois.es, en garantissant des plages d’ouverture suffisantes et en assurant la gratuité pour les Hutois.es. Nos conseillers communaux interpelleront le collège en ce sens lors du prochain conseil communal.